On now
Coming soon
Community

Découvrir La Pérouse Museum en Français

Un guide francophone du musée, rédigé par Oriane Thoral

Station du câble télégraphique avec enseigne de l’Armée du Salut, c. 1945-1985. Object 2006.48
Esme Timbery, Boîte décorative en coquillages, 2007. Object 2023.6

Un bâtiment chargé d’histoire

Le musée surplombe Frenchman’s Beach, où les navires français jetèrent l’ancre le 26 janvier 1788, quelques jours après l’arrivée de la Première Flotte anglaise.


Édifié entre 1881 et 1882, le bâtiment fut construit après la mise en service du câble sous-marin La Perouse–Wakapuaka (1876). Il servit de station télégraphique, accueillant notamment la Eastern Extension, Australasia & China Telegraph Company Ltd. En 1903, la station fut déplacée à Yarra Bay, et l’édifice servit ensuite de résidence pour les infirmières de l’hôpital de Little Bay. Durant la Seconde Guerre mondiale, il offrit refuge à des femmes et enfants sous la direction de l’Armée du Salut.


En 1988, à l’occasion du bicentenaire de l’arrivée de La Pérouse à Botany Bay, le bâtiment fut transformé en musée, avec la contribution de la France, qui offrit de nombreuses pièces historiques et scientifiques liées à l’expédition.

Aujourd’hui, le musée incorpore les collections françaises mais rend par-dessus tout hommage à l’histoire du lieu à travers les différentes thématiques de ces pièces, incluant le shellwork, un art décoratif en coquillages pratiqué depuis l’époque victorienne par les femmes aborigènes locales, appelées Aunties.


Parmi elles, l’artiste Bidjigal Esme Timbery (1931–2023) perpétue une tradition transmise de mère en fille créée sur les rives de Botany Bay à la fin du XIXᵉ siècle. Avec sa sœur Rose, elle réalisa des boîtes, cadres et représentations du pont de Sydney, symbole d’identité et de résilience. Lauréate en 2005 du Parliament of New South Wales Indigenous Art Prize, Timbery a contribué à faire reconnaître le shellwork comme une véritable forme d’art aborigène contemporaine.

Edouard Nuel, Louis XVI donnant ses dernières instructions au comte de La Pérouse en 1785,1911.

L’Expédition La Pérouse

La nouvelle salle des “Souvenirs” rend hommage à l’esprit d’aventure et de découverte du XVIIIᵉ siècle. On y découvre des instruments de navigation tels que sextants, boussoles et astrolabes, témoins du projet scientifique commandité par le roi Louis XVI : explorer de nouvelles routes maritimes, cartographier des territoires inconnus et rencontrer de nouveaux peuples.


Partie de Brest en 1785, l’expédition devait durer quatre ans et comptait deux navires : La Boussole et L’Astrolabe. Pendant trois années de navigation, l’équipage parcourut le globe : de l’Amérique du Sud au Chili, en passant par l’île de Pâques, Hawaï, l’Alaska, la Californie, la Chine, Manille, la Russie, puis les archipels du Pacifique - Samoa, Tonga - avant d’atteindre les côtes australiennes en janvier 1788.

Une rencontre au bout du monde

Les journaux de La Pérouse témoignent de ses rencontres avec les Premières Nations et de ses échanges amicaux avec les Britanniques, installés à Sydney Cove depuis seulement quelques jours. Ces moments incarnent l’un des rares épisodes de dialogue pacifique entre deux puissances européennes à l’autre extrémité du monde.


La Pérouse quitta Botany Bay en mars 1788, projetant de rentrer en France pour juin 1789 - un retour qui n’eut jamais lieu. Les deux navires furent naufragés à Vanikoro, dans les îles Santa Cruz. Sans nouvelles de l’expédition, le roi envoya en 1791 les navires L’Espérance et La Recherche pour tenter de la retrouver, sans succès.


Le 21 janvier 1793, au moment de monter sur l’échafaud, Louis XVI aurait demandé :


« A-t-on des nouvelles de Monsieur de La Pérouse ? »

Mappemonde ou carte réduite des parties connues du globe pour servir au voyage de la Pérouse fait dans les années 1785, 86, 87, et 88, Retirage des plaques originales de 1796-1797, 2003. Object 2003.1.1

Les découvertes postérieures

Les épaves de l’expédition furent localisées bien plus tard : celle de L’Astrolabe en 1826 par le navigateur irlandais Peter Dillon, et celle de La Boussole en 1964, lors de recherches menées par la Marine française.


En 1826, le capitaine Jules Dumont d’Urville renomma son navire La Coquille en L’Astrolabe, en hommage au navire disparu de La Pérouse. Lors de son expédition de 1826 à 1829, il confirma les découvertes de Peter Dillon à Vanikoro, identifiant l’épave de L’Astrolabe de La Pérouse. Le modèle présenté au musée représente L’Astrolabe de d’Urville, mieux documenté que le navire de La Pérouse, dont les plans n’ont pas été conservés.


Aujourd’hui, La Pérouse Museum perpétue la mémoire de cette grande aventure maritime, à la croisée de la science, des explorations et de l’histoire mondiale.

Aux alentours du musée

Aux abords immédiats du musée se dresse le monument La Pérouse, inauguré en 1828 après la visite du navigateur Louis de Bougainville en 1825, en hommage à La Pérouse et à ses découvertes scientifiques.


Ce monument devint un lieu symbolique de mémoire pour les marins et explorateurs français de passage à Botany Bay : plusieurs plaques commémoratives, apposées à son pied, rendent hommage à La Pérouse et à l’esprit d’exploration française.


Aujourd’hui, le monument demeure un point de rassemblement privilégié pour la communauté française lors des célébrations du 14 juillet.


Non loin de là se trouve également la tombe du Père Claude-François Joseph Louis Receveur, chapelain, prêtre et naturaliste de l’expédition La Pérouse. Blessé à l’œil  lors d’une altercation avec des habitants locaux, il succomba à ses blessures le 17 février 1788. Sa sépulture est reconnue comme la première tombe d’un prêtre, d’un scientifique et d’un Français en Australie.


Chaque année, une messe commémorative est célébrée en son honneur, le troisième dimanche de février, en latin et en français.

.M Moreau le Jeune, Couverture de L’'Atlas du Voyage de La Pérouse’, Retirage des plaques originales de 1796-1797, 2003. Object 2003.1.70

Maquette du navire L’Astrolabe de D’Urville Object 88.60

La Perouse
  • naggangbi

    Hello/Greetings.
  • guriwaldha

    We are here at La Perouse.
  • ngalamanjang nhay

    This country belongs
  • gamaygalgulli

    to the Aboriginal people
  • nguranung

    of Botany Bay.